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Valets des livres
14 octobre 2014

Conversations entre Ciel et Terre, d'Assia Gibirila.

Conversation entre Ciel et Terre est un bouquet de nouvelles dont le parfum, emprunt de poésie et de nostalgie, saisit le lecteur aussitôt qu’il met son nez dedans et l’installe, d’emblée, dans un cocon où il se sent bien.

 

Couv Assia

 

Entre considérations terrestres et rêveries, le lecteur se trouve réellement « entre ciel et terre ». Récits de vie, évocation du passé, témoignages ou confessions, les nouvelles de ce recueil se distinguent les unes des autres, et pourtant un même air mélancolique se dégage d’elles, comme si elles étaient écrites d’un même trait continu ou chantées par le même aède à la voix gagnée par l’émotion, une émotion qui gagne aussi le lecteur.

Je ne m’attendais pas à cette beauté, cette poésie dans la narration et c’est bien agréable, lorsqu’on lit un auteur pour la première fois, de recevoir plus que l’on espérait.

J’aime particulièrement cette manière d’esquisser les choses, la douleur par exemple, et de laisser le lecteur en mesurer la profondeur. Qu’il s’agisse de la maladie, de la mort, des coutumes ancestrales, de la condition féminine, de la rencontre ou de la rupture amoureuse, de la difficulté de la vie… ces différents thèmes sont traités, non de manière brutale, ils ne sont pas pris à bras-le-corps, mais sont accompagnés par une certaine douceur, ils sont portés par le souffle de la poésie, avec un peu de suspense pour dramatiser les choses. La nouvelle « Une tache de sang » constitue ainsi un joli morceau de narration.

La poésie, c’est aussi savoir transformer un rien en quelque chose de beau qui ravira le lecteur, comme dirait Cicéron « S’il ne se passe rien, écris-le pour le dire ». J’ai été séduite par la nouvelle « L’Homme au chapeau », qui parle de la hantise de la page blanche : « Je n’osais plus regarder mon ordinateur. Plus je sondais mon esprit, moins il s’ouvrait à toute probabilité d’inspiration. Nous étions en panne, en duo, pas d’écriture. »

La narratrice s’en va donc se promener. Une rencontre. En fait pas grand-chose, mais, pour un vrai auteur, rien, c’est quelque chose, cela a donné un beau texte.

Il y aussi de l’imagination, du fantastique dans ces nouvelles, comme dans « Connais-tu mon parcours » où l’on voit des lettres converser entre elles.

Le ton est léger mais l’heure est grave, les choses ne sont pas toujours ce que l’on croit. L’homme est complexe. Ses désirs sont complexes. Qu’est-ce que le bonheur ? Telle est l’interrogation posée dans « Double face », une nouvelle que j’ai beaucoup aimée également.

Bref, vous passerez, avec les nouvelles composant le recueil Conversations entre Ciel et Terre, un très agréable tête à tête avec Assia Gibirila. Poésie, nostalgie, philosophie aussi, puisque on a, en bonus, des citations, des réflexions de toutes les civilisations, pour agrémenter ou introduire chaque nouvelle.

 

Liss et Assia

(Liss et Assia à la rencontre littéraire autour de la littérature congolaise, à Houdan, le 28 septembre 2014) 

 

Assia GIBIRILA, Conversations entre Ciel et Terre, Editions Les Plumes d’Ocris, 2013, 90 pages, 11 €.

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Commentaires
A
MERCI BEAUCOUP LISS MAIS C EST AUSSI TRES AGREABLE QUE TU AIS AUSSI SU PARLER DE MES LIGNES AVEC AUTANT D EMOTION - AU PLAISIR DE TE RE CROISER FRANCHES ET CORDIALES AMITIES LITTERAIRES
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K
Cela me réjouit de savoir que cet article trouve grâce à tes yeux ! Tout ce que je dis, c'est ton livre qui me l'inspire, alors le mérite te revient aussi. Bises.
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G
Liss à chaque fois que je relis ce que tu as écrit sur "CONVERSATIONS ENTRE CIEL ET TERRE" je suis toujours saisie d'émotions renouvelées .Merci
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